L’hantologie anthologique et ontologique de Kyurensi

Vous demandez-vous ce qu’est le kyurensiiisme, cette religion inconsciente vénérée par tous les poisson$-poisson$ de l’Aquarium Social? Non? Ha oui, il faut être conscient d’un phénomène pour se demander ce qu’il est. Quoi qu’il en soit, n’ayez pas peur. Laissez-moi vous tenir par la main invisible du marché pour vous faire sombrer avec moi dans les profondeurs de la psyché humaine. Bienvenue dans le Kyurensi Kodex.

Le kyurensiiisme

De millénaire en millénaire, l’être humain a traversé moult bouleversements, la plupart étant de sa propre initiative subconsciente, autant individuellement que collectivement. Nous avons transcendé nos méthodes de production, nos méthodes de gouvernances, nos méthodes d’existence même. Or, jamais, au grand jamais, n’avons-nous transcendé notre méthode «d’échange»; c’est elle qui nous a transcendés. Et je mets ce foutu mot plein de merde entre guillemets car, il n’y a qu’apparence d’échange. Depuis toujours, nous vivons ensemble dans un Ensemble Potentiel fermé que nous traitons comme un jeu à somme nulle. Certes, les limites des ressources naturelles impliquent un jeu à somme nulle, mais l’argent n’est pas obligé de suivre la même logique car énormément de nos interactions et de nos transactions n’impliquent que du temps, qui lui est somme toute infini en tant que tel. Et si nous recyclons et compostons comme des gens civilisés au lieu de tout jeter comme des enfants gâtés, même les ressources naturelles pourraient devenir presque infinies. Pourquoi avons-nous érigé l’inverse de ce qui serait logique? Nous sommes hantés par le passé, mais surtout, surtout, par un requin chimérique encodé dans nos mots et dans nos pensées. Une croyance religieuse inconsciente qui modèle la psyché humaine à son image irrationnelle. Une chimère qui existe parce qu’elle n’existe pas.

L’ontologie de Kyurensi

Un système, pour être cohérent, doit se structurer autour de sa fonction. Nous avons mis en place un système mondial qui régit l’existence sur Terre que nous nommerons « l’Ensemble Potentiel », constitués de plusieurs systèmes interconnectés. Les structures qui les soutiennent ont comme fonction de tout mettre en œuvre pour résoudre ou atténuer les problèmes de l’existence, engendrant utopiquement leur fin quand c’est possible. Ici est le rôle de la structure : elle doit contrer la raison de sa création, entreprendre sa propre déconstruction. Le système de santé doit guérir les gens, le système d’éducation doit éduquer les gens, le système de justice doit rendre justice. La fonction est plus importante que la structure car c’est la structure qui est créée pour remplir une fonction, même si c’est cette fonction abstraite désirée qui a inspiré l’édification de la structure. Une structure doit combattre la cause de ce qui l’a inspiré.

Malheureusement, il existe une structure dans l’Ensemble Potentiel qui mine le projet. À cause de son influence inversive, toutes les autres structures sont devenues plus importantes que leur fonction, encourageant même parfois le problème auquel elle doit son existence. La seule structure qui n’est pas devenue plus importante que sa fonction est l’argent. C’est ce qui définit l’agent inversif de l’Ensemble Potentiel, éloignant les autres structures de leur fin. Il devient lui-même la fin, limitant les moyens. Il est même devenu plus important que les autres structures, les handicapant de sa propre fonction. En réifiant sa fonction, la monnaie est devenue liquide et s’est échappée de sa structure, contaminant les moyens et les fins des autres avec sa fonction. Et de l’eau dans des engrenages, ça rouille.

Si une structure doit combattre ce qui l’a inspirée, il serait intéressant d’appliquer cette logique à l’argent. L’argent a été créé pour établir la confiance entre des inconnus lors d’échanges. C’est ici que la vacuité de l’argent se dévoile. L’argent doit combattre la cause de ce besoin d’établissement de confiance entre les individus, ce qui n’a pas de crisse de sens. Le manque de confiance est un problème imaginaire. Ce n’est pas comme la maladie, la faim ou les intempéries. Ainsi, l’argent doit combattre le manque de confiance. Nous sommes plutôt dans la direction inverse.

Étant une structure complexe, mais qui nous semble si naturelle, qui date de l’ère des pharaons et qui s’est institutionnalisée sur des millénaires, il est difficile de simplement l’appeler «système bancaire», car la fonction de ce dernier est de gérer le kapital, ce qu’il fait à merveille ; le kapital ayant comme fonction de quantifier le droit à l’accessibilité, pas de le distribuer. Cette structure n’est que l’aileron du requin que nous nommerons « Kyurensi ». Kyurensi est cette structure invisible ancestrale qui, à notre insu, a inversé notre logique (une structure de notre psyché qui a comme fonction de nous permettre d’appréhender le réel) et les autres structures. Kyurensi comprend donc toutes les structures sociales financières et les structures psychologiques qu’il a engendrées dans les subconscients personnels et collectif tout au long du Conte de Comptes.

Ainsi, pour imager n’importe quelle structure d’un système, il faut en isoler ses paramètres : sa fonction, ses moyens, et sa fin. Analysons alors ce bon vieux requin imaginaire :

La fonction actuelle de Kyurensi : Attester du droit à l’accessibilité à un bien ou à un service.

C’est ici que ça devient intéressant. Il aurait été tentant de stipuler que sa fonction est de simplifier les échanges, mais ce n’est plus le cas depuis belle lurette. Ceci avait été sa première fonction, à l’époque où l’humain était plus près de la bête que de la civilisation. Nous avions tellement peur les uns des autres. Les acteurs de l’Ensemble Potentiel devaient échanger entre eux des biens et des services qui n’avaient pas de valeur fixe pour assurer leur survie ou ne serait-ce qu’un peu de confort. Un acteur pouvait désirer un bien d’un autre acteur qui ne désirait pas ses services. Il devait donc créer une chaîne de troc, pour accéder à ses désirs, ce qui était laborieux pour tout le monde. Là est intervenu l’intermédiaire de la monnaie, qui permettait de fixer une valeur aux biens et services et les échanges ont été facilités, c’est indéniable. Ainsi, si sa fonction est de faciliter les échanges, sa structure même réclame d’éradiquer ce besoin au meilleur de ses capacités. Ce qui implique que sa fin était de faciliter les échanges, créer des chaînes d’échanges efficaces, jusqu’à ce que les conditions de vie basiques de l’Ensemble Potentiel n’impliquent plus le besoin d’échanger car l’accessibilité universelle aux biens et aux services serait assurée par notre ingéniosité.

Je voudrais ici ajouter un bémol à cette vision du marché de jadis. Lorsque les humains vivaient en tribus ou dans des petits villages, ils n’échangeaient pas entre eux. Les membres d’une même tribu se faisaient confiance, d’où l’inutilité de monnaie pour s’assurer la validité de l’«échange». Ils avaient déjà bien assez de labeur sans s’inventer des chimères. La notion d’échange et de troc est arrivée quand les tribus ont voulu échanger entre elles, entre inconnus qui n’ont aucune raison de se faire confiance. Le troc n’était même pas envisageable alors l’invention de l’argent a permis de dynamiser les échanges avec les inconnus. Donc l’argent n’est pas une simplification de l’échange, elle est la confiance en cet échange. De toute façon, il n’y a bien que l’argent qui puisse se targuer de simplifier un processus en ajoutant un intermédiaire illusoire.

Une interversion s’est enclenchée progressivement. Les liquidités de Kyurensi se sont imprégnées dans tous les recoins de notre cerveau poreux et malléable. Si TOUT pouvait déjà être échangé sans argent, l’ajout de cet agent inversif ajoutait de la substance à TOUT. Mais le grand TOUT ne peut être plus que lui-même, la logique voudrait qu’on ne puisse rien ajouter à TOUT. La seule chose à faire pour que l’argent pénètre TOUT était d’enlever à ce TOUT pour s’y frayer une place. Dès lors, l’utilisation de cet intermédiaire devenu hypermédiaire se nourrit de l’Ensemble Potentiel en croquant sa part dans chaque transaction.

Psychologiquement, le passage du troc au mercantilisme amenait avec lui la logique de Kyurensi : le profit. Le profit n’est que la simulation de la naissance de l’argent dans le grand TOUT. Si l’argent a dû croquer le TOUT pour s’insinuer dans la réalité, le profit doit croquer l’Ensemble Potentiel pour être cohérent. Le profit nous a donné l’impression qu’il existe plus que le grand TOUT. Cependant, le profit d’un acteur implique inéluctablement l’appauvrissement d’un autre. Il n’y a pas plus que TOUT dans cette logique.

Les moyens de Kyurensi: Le droit divin liquide est un réservoir de droits sans responsabilité. Avec ce droit divin, on peut s’offrir tout ce qu’on demande, jusqu’à ce que le liquide ne coule plus. Le plus ironique, c’est que cette immoralité immanente du droit divin liquide est acceptée parce qu’elle est le socle de ce qu’on appelle «la liberté». Or, nous nous rendons compte, au déclin de l’ère du requin, que plus les individus veulent être «libres», plus la société dans son ensemble ne l’est pas. La liberté, étant régie par le droit divin liquide, est un jeu à somme nulle, là où ce n’est pas nécessaire, ni même logique. Ainsi, il faut beaucoup de pauvres pour faire un riche.

Sa fin systémique : tout ce qui génère de la richesse, donc le profit généré en réglant des problèmes, doit être entretenu, raison pourquoi les problèmes ne sont plus résolvables. Il est ainsi impossible d’imaginer sortir de la logique de Kyurensi car le profit qu’il génère ne règle même pas de problème à la source, ce n’est qu’une commission sans mission. Et par-dessus le marché, le squale pharaon est devenu le seul moyen de régler des problèmes. Donc, ça donne l’impression que Kyurensi n’est même pas un problème à régler parce qu’il est ce qui résout les problèmes. Or, nous ne voyons pas qu’il est aussi celui qui les crée en grande majorité. Certains diront que ce sont les humains qui sont mauvais, mais l’argent est aux banques ce qu’un akakarantseth est à un tireur fou dans une école. Et le droit divin liquide est leurs munitions.

Sa fin utopique : la mise en place d’un Ensemble Potentiel qui ne nécessitera pas de monnaie pour motiver les gens à se dévouer à la civilisation qui leur offre tout ce qu’ils demandent sans intermédiaire car la confiance règnera enfin. Adieu Kyurensi!

L’hantologie de Kyurensi

Puisque Kyurensi n’a jamais été déconstruit, contrairement à tout le reste de notre culture, de notre histoire et de nos religions, il revient nous hanter, comme dans une immonde anthologie du monde. Souvent, des désastres ont eu lieu ou n’ont pu être réglés adéquatement par le simple manque d’argent chimérique. Et à chaque grande révolution, où le peuple a voulu reprendre sa part croquée, le résultat a été la mise en place d’une nouvelle élite (ou la même déguisée) qui déploie toute sa malice à faire couler vers le haut le maximum de droit divin liquide, comme les despotes de jadis. Et à chaque fois, même avant l’ère du poisson, il a fallu plier les humains à la capricieuse notion monétaire plutôt que l’inverse. Ce marché, pastiche de la symbiose entre nos propres cellules ou de celle de la nature, reste insubordonné comme autorité monolithique. Nous demeurons inconscients de notre kyurensiiisme, ère après ère. Et plus il y a de droit divin liquide, moins les gens se font confiance. Car avec  l’hypermédiaire, il n’y a plus la confiance originelle, il n’y a plus de valeur attribuée et il n’y a plus d’objet tangible. Que des fantômes de mots derrière des chiffres en or.

Évidemment, tout ce qui démontre et prouve Kyurensi est plutôt une métaphysique qu’une science exacte. No shit, je ne crois pas aux démons quand même! Cet exercice n’est qu’une mascarade de mots. Or, ce qui est exact, c’est son impact réel sur la réalité depuis son avènement. Pour un simple intermédiaire, il est devenu le moyen de toutes les fins et la fin de tous les moyens. Voyons comment cette notion toute simple s’est dissipée dans elle-même au cours des âges et comment nous nous sommes mis nous-mêmes échec et mat.

L’anthologie de Kyurensi ou le coup du berger ou échec et math en 4 coups

1: Baptême de l’intermédiaire

Il y a longtemps, l’argent n’était qu’un intermédiaire de confiance entre inconnus de différentes tribus. Il est facile d’imaginer que ce marché n’était valide qu’entre les tribus, mais que la symbiose sans compter est restée pratiquée dans chaque tribu à l’interne. À mesure que l’argent s’est démocratisé, ses impacts négatifs ont commencé à se faire ressentir à même les membres d’une même tribu. Le lien de confiance naturel entre concitoyens a laissé place à la confiance monétaire. Ça fonctionnait bien entre inconnus, pourquoi ça ne fonctionnerait pas entre connaissances connues?

2: Première communion du supermédiaire

Ça fait déjà longtemps que l’intermédiaire est devenu supermédiaire. À partir du moment où il est devenu le standard d’échange, au lieu de la symbiose naturelle d’une tribu, l’argent s’est transmuté en supermédiaire. Le but de l’échange n’était plus de régler des problèmes externes et plus ou moins communs, ou même de simplement officialiser la confiance entre inconnus, mais la recherche de profit. Par exemple, les gens qui comptaient sur le boucher de la tribu pour leur viande quotidienne se sont vu refuser à manger parce que c’était plus payant pour le boucher de vendre à une tribu qui n’avait pas accès à ses produits, mais qui était prête à offrir une chiasse de droit divin liquide. La règle de l’offre et de la demande est la logique qui a permis cette mutation malsaine, un éloignement du réel ; la confiance a été mangée par le requin.

3: Confirmation de l’hypermédiaire

Le profit est déjà le cœur de l’échange, mais ce n’est jamais assez. Nous avons inventé la notion de profit pour ne pas en profiter car la rareté implique la valeur. Le profit doit être rare pour être précieux. Trop profiter du profit reviendrait à tuer la notion elle-même. Au lieu de créer un système bon, on préfère un système mauvais où le bien est rare et donc précieux. Les gens fortunés doivent donc protéger leurs acquis car ils peuvent encore tout perdre. Ainsi sont arrivés la Bourse et l’argent fiat. La Bourse a permis aux rémoras de Kyurensi de diviser leurs propriétés et les partager avec d’autres rémoras pour se protéger les uns les autres en cas de faillite, se libérant enfin de leurs lourdes responsabilités (j’ai la nausée). L’argent fiat, pour sa part, a déconnecté la valeur de l’argent à la réserve d’or ou de métaux précieux associée (c’était ridicule ça aussi, mais logique ou cohérant à la rigueur). Tout se retrouve à la Bourse et les fluctuations des prix profitent aux rémoras blindés qui ne peuvent rien perdre en cas d’erreur ou de malhonnêteté. Plus aucune responsabilité ne leur incombe désormais. Ici, il n’y a plus de confiance ou de valeur. L’inflation et la dette dissolvent irrémédiablement la valeur du droit divin comme le vent érode les montagnes. Par conséquent, le tissu social dégénéré mine sa propre confiance en elle-même comme un chercheur d’or qui mine où l’or n’existe pas.

4: Mariage unissant argent et nécessité jusqu’à ce que la mort les sépare

L’argent est désormais ce qui génère le moins de confiance. Un vendeur veut vendre plus cher ses produits pour faire du profit; un réparateur ne doit pas trop bien réparer ce qu’il répare car quelque chose qui ne brise plus ne rapporte plus; les assurances ne paient pas les sinistrés; les usines conçoivent des objets jetables bon marché qui ne se réparent pas et toute alternative a été liquidée. Et toutes entreprises qui tenteraient de renverser la vapeur se brûleraient dans la fournaise du kyurensiiisme. Il ne reste plus rien de l’intermédiaire. Ses attributs ont été inversés, et nous sommes tous complètement aliénés à cause de l’hypermédiaire. Longue vie aux mariés sans confiance et sans valeur!

La mémoire de l’argent

Une facette souvent négligée ou ignorée à propos du droit divin liquide est le temps qui lui est imprégné et ce, depuis le début de l’intermédiaire jusqu’à la déchéance de l’hypermédiaire. L’argent se souvient du passé, il a de la mémoire. À chaque transaction (action transformée?), le profit et la perte générés s’imprègnent dans son essence même. Puisque ce droit divin liquide peut s’accumuler dans des voûtes sans fond, ceux qui le possèdent n’ont aucun incitatif à le redistribuer, ce qui crée une pression économique sur les sans-voûtes qui s’en foutent parce qu’ils n’ont pas le temps de s’en faire, ils doivent travailler pour espérer survivre. Tant qu’ils ont assez de droit divin liquide pour s’imaginer un narratif rassurant pour donner un simili-sens à leur vie, ils suivent la vague du tsunami financier sans pouvoir la rattraper. Cette pauvreté cause une multitude de problèmes qui pourraient être réglés par une diminution de cette inégalité sociale, mais les rémoras de Kyurensi qui possèdent le droit divin liquide ont le droit divin de le garder également, de génération en génération, creusant une fosse des Mariannes entre eux et les autres poisson$-poisson$. C’est à eux, le droit divin liquide est une propriété privée.

Ainsi, l’argent contient toute la mémoire de notre Histoire, comme l’eau qui s’imprègne de nos émotions et de nos pensées. Si nos intentions influencent l’eau, pourquoi ne pourrait-elle pas influencer les liquidités?

Et si on faisait un vœu à chaque transaction, comme un rituel?

«Par le droit divin liquide, je demande qu’on nous offre la fin de Kyurensi.»

Mais le bien a besoin du mal pour exister et inversement

Certes, tout est en dualité avec son contraire, mais il est inutile de s’imposer une polarité pour justifier son inverse. Par exemple, le bien a besoin du mal pour être compris, d’un point de vue conceptuel. Et inversement. Or, il n’en a pas besoin, dans aucune proportion, pour exister en tant que phénomène. Est-ce qu’il faut que des gens soient violés tous les jours parce que sans ce mal, étant l’inverse du bien qui consiste à ne pas être violé, le bien inverse n’existerait pas? Bien sûr que non, revenez sur Terre avec votre histoire du bien qui ne peut exister sans le mal.

Il ne pourrait qu’y avoir du bien et personne ne s’en offusquerait. Demain matin, nous apprenons que personne n’a été violé la veille. Croyez-vous vraiment qu’une centaine de dudes vont se dire : «Fuck, le fait de ne pas être violé ne peut exister sans que quelqu’un soit violé alors je vais aller violer quelqu’un avant que l’existence s’effondre sous le poids de ce paradoxe»? Non, il n’y a que le bien, youppi, ça s’arrête là.

La notion de ying yang est valide au niveau conceptuel, pas phénoménologique. Le mal peut n’être qu’imaginé pour exister, le concept n’a pas besoin de déborder dans le réel pour se prouver lui-même. Maintenant que le droit divin liquide a été dévoilé pour ce qu’il n’est plus, il sera plus facile de se détacher de ce qui a plus de valeur que nos enfants. Nous pourrons alors leur assurer un avenir rayonnant, leur léguer un Ensemble Potentiel géninomique où Kyurensi ne sera plus qu’un mauvais souvenir oublié. La conclusion d’un conte morbide qui raconte le cirque humain où tout un chacun avait oublié qu’il s’était émancipé de la nature, croyant répondre à celle-ci avec une ressource aussi imaginaire que ce qu’il croyait être sa nature. Or, la nature de l’humain c’est de changer sa nature. N’ayons pas peur de notre nature, ce n’est pas elle qui nous hante. C’est nous qui la hantons.